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 Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)


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Isaac Thanakaï

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MessageSujet: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyDim 8 Fév - 21:06

Message d'Isaac Thanakaï, humain.

Il faisait froid cette nuit-là ; et le "Corbeau Enrhumé" avait bien des raisons de porter son nom.

Qu'était donc le "Corbeau Enrhumé" ? C'était une petite taverne située aux abords d'Espalion. De l'extérieur, on pouvait tout de suite deviner qu'il s'agissait d'une auberge facilement accessible par n'importe qui, quelle que soit sa classe, du moment que l'individu avait un minimum pour se payer une chope de bière. En revanche, l'intérieur était propre, rangé, si bien qu'on pourrait aussi se demander si cette taverne avait déjà connu ou non des soirées endiablées où l'alcool coulait à flots et où les clients dansaient et chantaient sur les tables même. A moins que, durant cette période hivernale, les clients se faisaient plus rares : il n'y avait à présent que des voyageurs ; et les habitués du coin préféraient rester chez eux, au chaud.

Isaac Thanakaï alluma la dernière bougie de la salle principale. Il en profita pour jeter un oeil à travers la fenêtre, le temps de contempler passivement la rue presque déserte de la ville. Finalement, il était bien content de se trouver de ce côté-là de la vitre. La taverne était chauffée du mieux qu'on pouvait : il y avait même une cheminée où le feu crépitait avec ardeur. Le jeune associé du gérant se retourna au son du grincement d'une chaise au fond de la salle. Il salua le dernier client qui était en train de prendre son repas du soir et qui montait à présent à l'étage supérieur où se trouvaient les chambres.

L'homme aux cheveux blonds prit son temps pour débarrasser la table et s'appliquer à laver les seuls couverts sales de la soirée, tout en gardant une oreille attentive au cas où un client arriverait.


*Je me demande quand est-ce que le Vieux va revenir. Ca fait déjà deux jours qu'il est parti.*

"Le Vieux" n'était autre que le propriétaire des lieux. Ce dernier était parti rendre visite à sa fille malade, dans l'air frais des champs au-delà des murs d'Espalion. De ce fait, Isaac n'avait pas réellement de temps à consacrer pour la Guilde.

Mais ça, c'était une autre affaire.

Isaac revint derrière le comptoir et s'y installa. Il jeta un oeil tout autour. Le silence était presque divin ; mais l'ennui commençait bientôt à le ronger. Bah ! Il ne se plaignait pas. Au moins, il n'avait pas beaucoup de travail.

Il laissa son regard aux yeux verts se perdre dans les braises ardentes du feu puis, finalement, il entreprit d'essuyer quelques verres avec une serviette propre destinée à cet effet.


*Y a pas plus cliché, hein.*
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Obsidiurne

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MessageSujet: Re: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyDim 8 Fév - 21:56

Message d'Obsidiurne, humaine.

Obsidiurne se hâtait, parcourant les rues désertes du quartier, à peine balayées par une bise coupante. Personne n’avait envie de rester dehors par un temps pareil, c’était plus que compréhensible. Ayant fraîchement empoché une petite somme pour un petit travail vite fait bien fait, la jeune femme se hâtait de trouver un débit de boissons adéquat pour s’empresser d’y dépenser la moitié de son pécule en boissons, chose qu’elle n’avait pu se permettre depuis trop longtemps. La sobriété n’était pas un état très amusant, à la longue...

Levant les yeux en empêchant son chapeau de s’envoler, elle avisa une enseigne qui se balançait en grinçant dans les rafales. Le nom la fit sourire, et ce fut suffisant pour qu’elle décide que ce serait l’honnête (ou non) tenancier de l’établissement qui recevrait l’honneur d’avoir Obsidiurne en ses murs et de recevoir son argent. De toute façon, elle en avait assez de courir les rues, il faisait froid, elle avait faim et envie de boire, et elle n’avait pas vraiment envie d’aller chercher plus loin quelque chose de mieux. À vue de nez, l’endroit était presque désert et quand elle s’approcha de la porte, elle n’entendit pas le vacarme familier à ces lieux de perdition. Dommage.

Poussant la porte dans une rafale gelée qui fit vaciller les chandelles, la jeune femme entra en hâte et claqua le battant derrière elle, observant l’intérieur un peu trop propre et un peu trop rangé à son goût, mais de bon aloi quant à la qualité des mets et des boissons servis.

Comme elle l’avait présagé, il n’y avait pas âme qui vive, à part un jeune homme occupé à sa vaisselle derrière le comptoir. Il y avait quelque chose de déprimant à cette grand-salle vide, éclairée par le feu et les chandelles, et à ce silence à peine entrecoupé par les sifflements du vent. Il y aurait dû y avoir du bruit, des clients à ne plus savoir qu’en faire, des cris et des rires assourdissants. C’était un peu ce qu’elle avait cherché, en franchissant le seuil, comme une sempiternelle évocation des lieux où elle avait grandi, et d’une jeunesse laborieuse mais joyeuse à servir entre quatre murs.
Mais baste, cela ferait l’affaire pour ce soir. Et pour peu que la seule personne présente soit de bonne compagnie, tout pouvait finir sous les meilleurs auspices.

Obsidiurne vint s’asseoir au comptoir et déposa son chapeau à côté d’elle, défaisant le col de son manteau à présent que la température était devenue acceptable.

— Hé là, fit-elle. On dirait que les affaires ne marchent pas fort, ce soir.

Elle tira de sa poche deux sous brillants et les posa près d’elle avec un sourire encourageant.

— Heureusement que je suis là pour soutenir le commerce. Sers-moi donc une bière, pour commencer.

Pour l’heure, Obsidiurne avait tout de la buveuse assoiffée et désœuvrée qui n’avait rien d’autre à faire que de trouver de la compagnie et un verre plein. D’un geste, elle tira des replis de son manteau un étui en cuir lacé avec soin et une petite pipe en terre. Recueillant avec soin quelques morceaux de feuilles séchées, au parfum entêtant, la jeune femme remplit la pipe avec soin et l’alluma en battant péniblement la mèche d’un briquet à amadou. Quelques volutes filèrent, s’élevant dans l’air immobile, accompagnées d’un léger soupir de soulagement.
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Isaac Thanakaï

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MessageSujet: Re: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyLun 9 Fév - 0:07

Message d'Isaac Thanakaï, humain.

Le tintement des clochettes de la porte d'entrée éveilla l'humeur endormie d'Isaac ; puis ce fut le courant d'air glacial qui le ramena à la taverne depuis ses profondes pensées inutiles. Un client venait d'entrer ; ou plutôt, une cliente. Celle-ci prit son temps pour observer les lieux tandis qu'elle avançait vers le bar pour s'y installer.

Isaac s'interrompit dans sa tâche et se prépara à accueillir la nouvelle venue. Quand cette dernière retira son couvre-chef et desserra le col de son manteau, il put mieux la distinguer.

Elle était plus âgée que lui, ça c'était presque une certitude. Son visage était légèrement dur ; et sous sa tenue, Isaac se doutait qu'elle était bien plus robuste qu'elle n'en avait l'air. Elle n'avait rien à voir avec ces autres femmes qui se pomponnaient pour de quelconques soirées mondaines ; ou encore à celles qui travaillaient dans les champs pour récolter la nourriture de demain. Non. Ce genre de femme qu'elle était, Isaac avait eu bien des occasions, en dehors de celles qu'il eut en restant derrière ce comptoir, de le connaitre. Elle n'avait pas cet éclat qu'arboraient ces jeunes demoiselles de riches familles ni même cet air innocent, presque pur, de ces paysannes. Elle avait le regard d'une personne qui avait vécu et vu bien plus de choses que la moyenne des individus lambda ; et qui ne se souciait pas de grand choses, sauf d'elle-même peut-être.


- Hé là, on dirait que les affaires ne marchent pas fort, ce soir. Heureusement que je suis là pour soutenir le commerce. Sers-moi donc une bière, pour commencer.

*En voilà une qui sait comment se faire plaisir.*

- Au moins, vous aurez mon attention rien que pour vous. Une chance, n'est-ce pas ?


Il avait répondu d'une voix nonchalante mais on y décelait tout de même un ton qui se voulait amical en lui rendant son sourire.

Avec des mouvements fluides, il prit une bonne chope avant de se retourner vers les fûts où il la remplit d'un breuvage à la couleur alléchante ; bien qu'il ne s'agissait que d'une bière locale.


- Votre bière.

Il posa les coudes sur le bois du comptoir et regarda d'un air curieux la cliente, sans vouloir paraitre trop insistant.

Vu l'ambiance presque morose de la taverne, elle allait littéralement mourir d'ennui, sauf si elle enchainait les consommations. Aussi, Isaac avait appris, durant sa grande et glorieuse carrière de "tavernier", à tenir compagnie aux voyageurs solitaires venus d'ailleurs.


- Alors ? Qu'est-ce qui vous amène ? Comme vous l'avez dit, il n'y a pas foule ici. A part ceux qui cherchent un endroit où dormir et ceux qui ont eu la chance de réunir quelques sous dans les rues pour échapper au froid, les bons chanteurs et buveurs sont absents. Malheureusement.

C'était à la fois vrai et faux. Le "Corbeau Enrhumé" avait surtout pour principe d'accueillir des voyageurs et des personnes qui avaient peu de moyens. Sa position aux abords de la capitale était parfaite pour ceux qui voulaient faire halte sans avoir à pénétrer plus en profondeur les quartiers urbains. Il s'agissait aussi d'un point de rendez-vous pour bon nombre d'affaires suspicieuses ; mais les clients payaient toujours ; et le patron aimait être payé. La foule n'emplissait les lieux que durant les périodes de fête ou lorsqu'un groupe de saltimbanques avait décidé, par hasard, de venir manger et dormir pour pas trop cher.

Et donc, que venait faire cette femme ?
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Obsidiurne

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MessageSujet: Re: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyMar 10 Fév - 1:18

Message d'Obsidiurne, humaine.

Obsidiurne leva un regard amusé vers le jeune homme derrière le comptoir. Toute son attention pour elle, hein ? Elle le dévisagea sans la moindre gêne, des pieds à la tête, ou du moins de ce qu’elle en voyait. Il était jeune, pas encore trop usé, et beaucoup plus agréable à regarder que ce à quoi on aurait pu s’attendre venant d’un tenancier d’auberge de ce genre ; venant d’un pareil spécimen, c’était plutôt engageant, surtout quand on savait que c’était lui qui avait les fûts à portée de main. Elle sourit avec une pointe de malice tout en scrutant les beaux yeux verts du tavernier.

— C’est mon jour de chance, en effet, lança-t-elle à mi-voix avant de piquer une tête dans la pinte à la crête de mousse échevelée qui surgit devant elle au moment opportun.

Elle lui adressa un signe de tête de remerciement et s’appliqua à vider une bonne partie de sa bière avant de répondre, portant distraitement sa pipe à sa bouche pour laisser filer de longs et lents rubans de fumée odorante. Le parfum âcre et entêtant des herbes était sans doute reconnaissable, mais la jeune femme ne se cachait pas de ses vilaines petites addictions. Il n’y a pas de mal à se faire du bien, comme disent les vieilles gens.

— Eh bien, disons que je fais partie des deux catégories. J’ai besoin d’un endroit où poser mes valises pour la nuit, et il se trouve que j’ai fait l’acquisition d’un charmant petit pécule que je compte bien dépenser comme il se doit.

Obsidiurne s’accouda négligemment au comptoir tout en parlant, gardant sa choppe à portée de main. Quelques ronds de fumée filèrent dans l’air immobile, puis elle reprit avec la même nonchalance tranquille :

— Manifestement, c’est à celui-ci que vous devrez votre recette de ce soir.

Il était évident que le jeune homme avait cherché à en savoir beaucoup plus que ne l’avaient laissé entrevoir ses questions au demeurant plutôt évasives et innocentes. Elle ne comptait pas lui rendre la tâche aussi aisée néanmoins, quoiqu’elle eut une pleine et parfaite connaissance de ce talent qu’on les gens de cette profession pour tirer les vers du nez des buveurs impénitents qui échouaient dans leurs établissements. Cela lui avait été fort utile, autrefois, quand elle s’était trouvée à la même place. Il pourrait sans peine combler les vides, s’il était un tant soit peu observateur : une femme vêtue de la sorte, en manteau poussiéreux et bottes souillées de boue, dissimulant sans trop de mal des armes au cuir usé de son ceinturon ne pouvait être autre chose que de ces aventuriers, mercenaires, voleurs et autres malandrins plus ou moins recommandables qui aimaient hanter les tavernes et les lieux de perdition passé une certaine heure.

Rien d’hostile, néanmoins. Elle n’était là pour rien d’autre que de se noyer dans les replis d’une ivresse confortable et d’autant moins risquée qu’elle n’aurait aucun problème avec les éventuelles velléités diverses de la clientèle masculine.

Tout en menant un assaut soutenu à l’encontre du contenu de sa pinte, Obsidiurne observa le tavernier à la dérobée, confirmant ses impressions premières. Jeune, mais l’air plutôt coriace. Son visage plutôt banal disparaissait totalement, ou plutôt semblait transfiguré par l’éclat de ses yeux d’un vert étonnant, brillant et pur comme des feuillages saturés de soleil. Les anneaux et les clous qui transperçaient sa peau çà et là achevaient de rendre le portrait plutôt remarquable. Elle y trouva quelque chose de dérangeant, comme contre nature, mais curieusement cela ne faisait qu’ajouter de l’intérêt à une apparence au demeurant très commune et franchement banale et moyenne. Elle avait observé ses gestes, alors qu’il la servait, et un doute s’immisça : elle était prête à parier à présent qu’il n’était pas que ce qu’il semblait être que de servir dans une taverne ne constituait pas l’essentiel de ses activités. Il était habile, cela se voyait à la fluidité assurée de ses mouvements, et on pouvait sans peine imaginer qu’il eut pu employer ces talents à des fins tout autres qu’au ravitaillement en alcool d’une assemblée bruyante.

Elle ne fit néanmoins aucun commentaire à ce sujet, et reposa sa chope vide devant elle.

— Et puisqu’on en parle, voilà qu’il est l’heure de refaire le plein.
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Isaac Thanakaï

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MessageSujet: Re: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyMar 10 Fév - 21:35

Message d'Isaac Thanakaï, humain.

L'odeur de la fumée se répandait doucement dans l'air ; une odeur qui n'était pas si étrangère que ça pour Isaac, étant donné que la cliente qui lui faisait face n'était pas la première à s'adonner à ce petit plaisir dans cette taverne. Cependant, cela faisait quelques temps qu'il n'avait pas vu une femme de ce genre. A force de fréquenter ces jeunes et naïves bourgeoises dans le but de leur voler un collier ou une bague, voire leur "innocence", il s'était presque habitué à cette image de "fragilité" chez elles qui n'était en fait qu'une sorte de "syndrome" à cause de cette "haute société" qui leur bourrait le crâne de rêveries et autres contes de fée. Néanmoins, les autres membres de la Guilde étaient tout à fait aptes à lui rappeler cette autre facette que les femmes pouvaient montrer.

Quoi qu'il en soit, sa seule cliente en cette soirée hivernale avait une bonne descente. Elle vida presque d'une traite sa chope de bière alors qu'elle venait tout juste d'être servie. Suite à cela, elle se présenta comme étant une simple personne qui avait pu gagner suffisamment d'or pour se permettre de dormir dans une chambre et de se payer ses chopes de bière. Une présentation qui laissa l'occasion au tavernier de se demander quelle profession, précisément, elle pouvait bien exercer. En tout cas, elle était prête à dépenser son or pour passer une soirée des plus tranquilles. Ca, c'était une bonne nouvelle pour le Corbeau Enrhumé, au moins.


*Pas le genre de femme à se faire emmerder par les hommes.*

Isaac sentait que sa cliente l'observait. Après tout, elle n'allait pas contempler le plafond.

D'après ses dires, elle n'avait donc pas prévu de partir. Il n'eut nulle besoin de réfléchir pour savoir quelles chambres étaient disponibles : il ne manquait pas de places pour les voyageurs. Il devait simplement attendre que sa cliente ait fini de se relaxer avec sa pipe et sa chope de bière pour lui proposer un bon lit douillet.

C'était sans compter la soif tenace de cette femme.


- Et puisqu'on en parle, voilà qu'il est l'heure de refaire le plein.

Isaac haussa les sourcils et esquissa un sourire qu'on pourrait presque qualifié d'amusé. Il prit aussitôt la chope et la remplit à nouveau de la belle boisson de taverne.

- Je vois qu'une seule chope de bière, c'est bien trop triste pour vous... Vous devez plaire à bien des taverniers.

L'homme aux yeux verts la dévisagea subtilement tandis qu'il faisait glisser la chope sur le bois du comptoir. Chaque expression du visage, chaque parole prononcée, chaque geste effectué, devaient donner une bonne raison aux clients de faire confiance à leur hôte. En ce moment précis, Isaac devait simplement apporter un peu de compagnie à cette femme en apparence solitaire. C'était plutôt une chose facile pour lui ; et pouvoir discuter tranquillement avec une personne sans la connaitre auparavant était encore plus accessible en tant que tavernier.

Vu l'expression assez nonchalante de sa cliente, Isaac en profita pour continuer la discussion. Après tout, il y avait bien plus de moyens pour en savoir plus sur ces inconnus qui vagabondaient au gré du vent.


- Vous avez l'air d'avoir passé une mauvaise journée. Je me trompe ? Ou bien, c'est juste l'impression que vous me donnez pour que je puisse vous servir de bon cœur ?

Isaac, malgré ces derniers mots qui se voulaient ironiques, n'avait nullement parlé avec un ton suspicieux. Il était presque tenté de se servir un verre ; mais il n'avait pas encore verrouillé la porte de la taverne. De toute manière, à cette heure-ci et par un temps aussi froid, peu de voyageurs sillonnaient encore les rue. De plus, le patron n'était pas là ; et même si c'était le cas, cela ne serait pas la première fois qu'il en profite un bon coup.

- Enfin, de "bon coeur" tant que vous avez de quoi payé, surtout, dit-il franchement.
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Obsidiurne

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MessageSujet: Re: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyMar 10 Fév - 22:16

Message d'Obsidiurne, humaine.

Pour ce qui était de plaire aux taverniers, Obsidiurne était du genre à avoir sa place attitrée et doit à tous les égards de la part des patrons des tavernes qu’elle fréquentait. Elle gagnait plutôt bien sa vie, depuis qu’elle s’était rangée pour des travaux plus convenables, et elle ne manquait jamais d’engloutir tout ou partie de sa paie du jour en alcool et en plaisantes compagnies, ce qui suffisait souvent à faire d’elle une cliente inestimable tant elle était capable de dépenser sans compter.

Un fin sourire lui fendit les lèvres et elle lança un petit clin d’œil au jeune homme, soulevant à peine ses lourdes paupières ourlées de longs cils clairs.

— Sur pas mal de plans, c’est le cas, répliqua-t-elle. Je tiens encore beaucoup trop debout pour m’arrêter de boire, ce serait un crime de céder maintenant.

N’était pas né celui qui la ferait s’arrêter de boire à la première pinte ! C’était simplement pour se mouiller le gosier et se réchauffer les intérieurs avant d’attaquer le plus costaud, le genre de bouteilles poussiéreuses auxquelles seuls les inconscients osaient s’attaquer et que le patron planquait sous le comptoir, à côté des détergents. Obsidiune était de ces buveurs obstinés qui ne rendaient les armes qu’une fois dans un état d’ivresse satisfaisant, lequel arrivait à présent après un terriblement long nombre de verres.

Un nouveau signe de tête de remerciement accueillit la chope nouvellement réapprovisionnée, et elle déposa de nouveau quelques sous sur le comptoir avant de se plonger dans les remous de la boisson.

Le jeune homme en face d’elle s’avérait pour l’heure d’être de plutôt plaisante compagnie, quoiqu’elle devinât sans trop de peine qu’il respectait encore les us et les convenances propres à son corps de métier officiel. Il y avait comme cela une sorte de tradition, chez les aubergistes, qui devaient apprendre à faire la conversation aux assoiffés en même temps que d’essuyer les verres et tirer les fûts, sans aucun doute.

Obsidiurne répondit de bonne grâce à l’invitation implicite du tenancier qui semblait vouloir entamer la conversation.

— Pas plus mauvaises que les autres, avec ce temps. Rien qu’une bonne ivresse ne saurait effacer, en tout cas ; répondit-elle en feignant un sourire charmant qui lui fit battre des paupières.

La plaisanterie était évidente, mais ce brusque changement d’expression était presque à s’y méprendre et dénotait un certain talent notoire pour embobiner son prochain. Pour ce qui était d’amaouder les brutes avec des yeux de biche, Obsidiurne avait encore des beaux restes du temps où elle avait servi... Mais bien évidemment le temps était passé depuis et ses traits fins et acérés, cette froideur altière qui était la sienne à présent rendait même la chose plutôt effrayante, comme un chat qui fait le beau tout en complotant contre sa victime.

— J’ai de quoi payer, pas d’inquiétude là-dessus. Vous pourrez me servir de bon cœur, et en toute âme et conscience.

Ceci étant dit, elle jeta un regard autour d’elle, considérant la ruelle presque plongée dans le noir, de l’autre côté des carreaux. Pas âme qui vive, ni ici, ni dehors. Une soirée bien morose, quand on devait la passer à l’extérieur... Mais ici, il faisait chaud, le feu brûlait, son verre était plein, il n’y avait pas grand-chose de plus à souhaiter.

— Et heureusement, par ailleurs. On dirait que c’est pas ce soir vous allez faire votre beurre.

Constatant que la température était enfin acceptable, elle retira enfin son lourd manteau, dévoilant une silhouette fine et athlétique, entièrement vêtue de noir. Ses cheveux blond filasse tombèrent sur ses épaules, chassés d’un geste impatient, tandis qu’elle laissait un long nuage de fumée s’échapper de sa bouche entrouverte. Elle demeura silencieuse un instant, les yeux dans le vague, puis son regard s’anima de nouveau, glissant de côté pour se reposer sur le jeune tavernier.

— Sans vouloir être indiscrète, z'avez l’air bien jeune pour tenir une taverne tout seul. Le patron vous a laissé l’affaire pour la soirée, ou vous êtes tellement bon en affaires que vous avez réussi à en posséder une tout seul ?
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Isaac Thanakaï

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MessageSujet: Re: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyMer 11 Fév - 20:28

Message d'Isaac Thanakaï, humain.

En voilà une cliente qui avait bien de l'endurance face à l'alcool. Isaac ne s'empêchait pas de penser pour autant qu'il était probable qu'il doive monter lui-même cette femme dans sa chambre si elle finissait complètement saoule. Cela ne serait pas nouveau pour lui d'ailleurs ; mais il avait eu autrefois commis l'erreur de garder sa chemise qui fut littéralement imbibée d'un torrent acide, gluant et nauséabond à la fois, alors qu'il avait laissé un ivrogne s'appuyer sur lui pour monter les escaliers.

L'homme aux cheveux blonds fit glisser les nouveaux sous dans le creux de sa main tandis que la femme assise en face de lui entamait sa nouvelle bière. Elle lui répondit en même temps que sa journée n'était pas différente des autres, surtout en cette saison. Elle devait peut-être avoir moins de travail, qui sait ? De toute évidence, le froid ralentissait toute activité, c'était une triste réalité.

Le visage de la cliente cachait bien des expressions dont elle seule pouvait montrer : tantôt on avait l'impression qu'elle était froide, sans émotions, tantôt on sentait qu'elle cachait son jeu ; et Isaac se doutait bien pour ce second point. Le tavernier se doutait qu'elle devait posséder, il y a juste quelques années, un charme naturel qui faisait chavirer bon nombre d'hommes ; et peut-être même de femmes. Le temps qui s'était écoulé n'avait pas fait disparaitre ce charme ; il l'avait simplement changé ; tout comme une belle feuille verte d'été aurait finalement échangé sa tenue contre une autre, d'une magnifique teinte écarlate, qui ne pouvait en aucun cas être comparable.

Sans doute du à la belle boisson et au feu qui crépitait dans la cheminée, la chaleur s'était finalement accaparée d'elle. Son manteau fut retiré et Isaac ne put que confirmer ses doutes. C'était une femme du genre solide malgré son gabarit. Sa tenue entièrement noire contrastait avec la couleur de ses cheveux et la blancheur de sa peau qui était à présent bien plus prononcée. Ce n'était pas une condition physique qui s'obtenait en quelques jours ni en quelques semaines ; et les dagues accrochées à sa ceinture affirmaient que leur maîtresse était une bagarreuse.

Isaac croisa son regard fier alors qu'elle s'était tournée à nouveau vers lui. Apparemment, elle s'était perdue dans ses pensées durant le court instant où il l'analysait de ses yeux verts.

Elle exprima son étonnement quant à son statut de tavernier malgré son jeune âge. En effet, il était parfaitement clair qu'il ne pouvait être le propriétaire des lieux ; mais il existait bien des exceptions ; et les génies en affaires ne manquaient pas en ce monde.


- Si j'étais le patron, je pense que j'aurais déjà fini par partager un verre avec vous.

Isaac esquissa un sourire qui se voulait à la fois amical et désolé ; comme si lui-même aurait volontiers accepté de trinquer avec sa cliente.

- Mais j'ai la chance de pouvoir me tenir derrière ce bar. Vous savez, quand on travaille ici depuis qu'on est jeune, on apprend vite le métier, surtout sur le tas.

Ce qu'il disait n'était pas totalement faux. Après avoir été éjecté du foyer familial, il avait fini par rejoindre Espalion et, grâce à certains contacts qu'il s'était fait, il avait pu travailler au Corbeau Enrhumé jusqu'à maintenant.

Il posa un coude sur le bar et appuya son menton sur sa paume.


- Je suis désolé de vous décevoir si vous espériez voir un homme d'âge mur, bourru, qui aime chanter à tue-tête en compagnie de ses amis de longue date, soupira-t-il faussement comme s'il était réellement attristé de ne pouvoir répondre aux espérances de sa cliente..
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Obsidiurne

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MessageSujet: Re: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyJeu 19 Fév - 22:21

Message d'Obsidiurne, humaine.

Obsidiurne laissa échapper un rire flûté et abaissa très légèrement les paupières, ses lèvres fines s’étirant en un long sourire de chat.

— Diable,
fit-elle à mi voix. On dirait que je suis tombée le mauvais jour.

Et puis tout passa, comme si de rien n’était, et elle sortit de cette espèce de torpeur nonchalante qu’elle avait eue durant un instant, se redressa pour observer d’un œil chagrin le fond déjà bien bas de sa pinte. À part une chaleur réconfortante et un léger picotement au bout des doigts, l’alcool ne lui faisait encore aucun effet il allait falloir forcer la dose... Mais point trop vite, évidemment.

— Je vois de quoi tu veux parler, reprit-elle en soufflant un léger nuage de fumée. Il se trouve qu’avant d’exercer la profession qui est la mienne aujourd’hui, j’ai eu des affaires plus honnêtes.

Il n’était pas rare que la jeune femme fasse allusion à sa jeunesse plus tranquille qu’il n’y pouvait paraître ; bien sûr, elle évitait de donner des noms, juste au cas où, parce qu’elle n’aimait pas trop remuer le passé, et surtout pas que ledit passé se remue tout seul et ne lui revienne sous la forme d’anciennes rancœurs. Beaucoup avaient peu apprécié qu’Adelheid meure sur une maladresse de sa part, et ceux-là auraient lui auraient bien fait payer son imprudence si elle ne s’était pas enfuie... Pas sûre qu’après toutes ces années, cela se soit apaisé et à vrai dire, elle ne voulait pas vraiment le vérifier. Les fantômes et les cadavres restaient dans leurs placards et c’était très bien ainsi.

— Pas un métier facile, mais j’ai de bons souvenirs du temps où j’ai servi dans une taverne pas bien différente de celle-ci.

Elle sourit encore, ses traits fins adoucis par quelque chose de très suave et très fugace qui passa sur son regard de fer et ses joues pâles comme un soupçon de nostalgie.

— Au moins l’assurance de manger chaud et de dormir au sec tous les soirs, reprit-elle en riant un peu.

Obsidiurne termina sa pinte d’un trait et la reposa devant elle en la poussant dans la direction de l’apprenti tavernier.

— J’avoue que ça a du bon d’avoir un minois un peu plus frais que celui d’un gros lourdaud comme j’en vois un peu trop souvent derrière les comptoirs, lança-t-elle avec un clin d’œil. Le changement, ça a du bon, parfois.
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Isaac Thanakaï

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MessageSujet: Re: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyVen 20 Fév - 13:19

Message d'Isaac Thanakaï, humain.

La cliente paraissait déçue de ne pouvoir boire avec quelqu'un d'autre, chose qu'Isaac comprenait tout à fait. Il était vraiment malheureux de boire en solitaire et surtout dans le cas où on enchainait les pintes.

Peut-être était-ce du à l'alcool qui commençait à agir petit à petit, la femme aux cheveux blonds parla d'elle, bien que brièvement. Elle avait travaillé dans une taverne aussi ; ce n'était donc pas pour rien qu'elle savait plaire aux taverniers. Ses paroles sonnèrent comme si elle regrettait ce passé à présent révolu. C'était une époque où elle devait probablement vivre comme les habitants "normaux" du coin, avec un toit, un lit et de quoi manger. Vu comme ça, personne ne pourrait deviner ce qu'avait vécu cette femme. Isaac avait "la chance" de connaitre de telles personnes qui venaient, partaient, et ne revenaient plus. Il pouvait entendre mille et une histoires, tout comme il pouvait connaitre tout type de personnage. Il était enrichissant de connaitre les archétypes qu'on pouvait retrouver chez certaines personnes en particulier.

Quant à sa propre personne, il avait eu de la chance de tomber par hasard sur le patron du Corbeau Enrhumé. Il se rappela de cet homme le jour où il l'avait rencontré pour la première fois. C'était un homme pour lequel la famille, et surtout ses enfants, passaient avant tout. C'était un homme qui cachait un coeur chaleureux et qui avait sorti Isaac d'un problème dont il se serait bien passé. Il l'avait ensuite accueilli chez lui et proposé un travail. S'il y avait bien une personne qu'Isaac voudrait remercier, c'était bien le patron, même si ce dernier ne semblait pas être au courant de son appartenance à la Guilde des Voleurs d'Espalion.

Isaac gardait toute son attention pour sa cliente ; tout comme il l'avait dit auparavant ; ne perdant aucune miette de ce qu'elle disait ; ne manquant aucun détail, aucune ride, aucune expression qui se montrait. Elle avait l'air exténuée par une journée de travail, fatiguée ou préoccupée ; peu importe la raison, elle ne cherchait qu'à se relaxer durant un petit moment ; et c'était au Corbeau Enrhumé qu'elle voulait le trouver.

Elle vida la chope de bière et la posa en face d'Isaac tout en répliquant que cela ne faisait aucun mal de voir un homme plus jeune derrière un bar, ce à quoi le tavernier ne répondit que par un sourire amusé.

Le voleur qu'il était n'avait pas omis ce détail concernant des "affaires plus honnêtes". Ces mots n'étaient pas tombés dans l'oreille d'un sourd ; mais il ne voulait pas paraitre méfiant, bien au contraire.


- Vous commencez à parler comme quelqu'un qui se sentirait vieux. Il semblerait que vous ayez travaillé dans une taverne il y a longtemps. dit le voleur.

- Mais rassurez-vous, vous êtes encore jeune. ajouta-t-il.

Isaac jeta un oeil vers la porte puis, finalement, il sortit une deuxième chope qu'il posa aux côtés de la première.


- Il se fait tard, je n'ai pas l'habitude de recevoir de nouveaux clients à cette heure-ci par ce temps... Et le patron n'en saura rien. dit-il calmement avec un sourire confiant.

Aussitôt, il remplit les chopes et invita sa cliente à prendre la sienne.


- Je confirme, ce n'est pas un métier facile ; sauf si on sait comment y prendre plaisir.

Isaac baissa les yeux, observant la belle boisson qui n'attendait qu'à finir dans son gosier.

- Je m'appelle Isaac. se présenta-t-il après un instant.
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Obsidiurne

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MessageSujet: Re: Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne)   Au Corbeau Enrhumé - Calme Hivernal (Isaac Thanakaï - Obsidiurne) EmptyMer 11 Mar - 18:01

Message d'Obsidiurne, humaine.

La jeune femme haussa un sourcil, puis se fendit d’un rire léger.

— Je prends ça comme un compliment, garçon, répliqua-t-elle.

Sans doute son discours faisait-il l’effet d’un ancien se remémorant ses jeunes années, pas de doute, mais pour tout dire c’était un peu de cette manière qu’elle envisageait les choses. Tout avait bien changé depuis, comme une autre existence, comme si elle-même s’était métamorphosée en laissant tout son passé derrière elle. Jeune, elle l’était peut-être encore un peu, mais elle arrivait néanmoins à un âge que bien peu de ses camarades avaient eu le loisir d’atteindre. La vie des marauds est bien courte, il fallait l’avouer.

Un sourire amusé lui vint quand le tavernier posa une seconde chope à côté de la sienne.

— L’attrait de la boisson, hein ? Allez, rassure-toi, si ton patron déboule à l’improviste, tu pourras toujours lui dire que c’est de ma faute. J’entraîne la jeunesse sur la mauvaise pente, je l’assume.


Elle ricana encore, puis saisit sa pinte joyeusement pleine pour la tendre en direction du jeune homme et trinquer.

— On m’appelle Obsidiurne.

Tout en parlant, une étincelle vive persistait dans son regard, et elle se demandait combien de temps allait-il s’écouler avant que l’un ou l’autre dépasse le cap des convenances pour aborder des sujets autrement plus intéressants. Plus ils parlaient et plus la certitude que l’un et l’autre avaient tout à fait deviné le vrai sous la façade polissée : il avait bien trop d’habileté dans ses doigts doigts et le regard bien trop inquisiteur pour n’être qu’un simple tavernier et elle n’avait rien de l’allure d’une honnête femme. Pour l’heure aucun ne voulait avancer hors de ses retranchements, mais il faudrait bien y venir à un moment ou à un autre, et comme deux fauves qui se jaugent sans attaquer, il y avait dans l’air comme une tension infime tapie sous les apparences au demeurant très paisibles et très courtoises de cet embryon de conversation.
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