Message de Liven, humaine.
Ils avançaient dans la faible lueur qu’offraient encore les quelques rayons du soleil. L’astre allait bientôt décliner au profit de sa consoeur, la demoiselle lune. Et bientôt, ils chevaucheraient dans la nuit, espérant trouver refuge dans un endroit isolé pour ne point craindre les attaques groupés des bandits du coin. Oui, car la silhouette chevauchant aux côtés du seigneur du groupe se nommait Liven. L’humaine ayant déjà foulé ces contrées, la terre des humains, son royaume mais en ces lieux, à proximité de la cité que l’on nomme Velport, l’affluence de bandits et de problèmes augmentait à chacun de ses passages un peu plus. Il fallait se faire discret et ne point parler de cet objet rare que transportait le riche qui l’avait engagé pour défendre sa vie et l’objet en même temps.
On lui avait conseillé les services de la blonde de source sûre et lorsqu’il avait vu une donzelle au moment de signer le contrat, il n’avait s’empêcher de croire à une blague, une épée sous sa gorge quelques instants plus tard l’avait fait changer d’avis.
Ils avait donc pris la route de jour pour se trouver en ces lieux de nuit. Elle avait beau pu lui répéter que ses choix n’étaient pas bons, il lui avait répondu qu’une dame ne donne pas de leçons à un seigneur. Peu importe, qu’il se débrouille, sa vie à elle serait épargnée car aux leurs, elle en faisait son affaire personnelle. Elle ne visait plus l’argent mais la vengeance. Ils décidèrent de faire halte à l’intérieur de la cité. Il y a toujours là cœur hardi et vaillant qui trompe seigneur naïf en proposant leurs services de protection à de bas tarifs avec des moyens dépassant l’entendement. Elle avait déjà eu affaire à eux. Ils prétextent l’inefficacité de la belle et prennent ses clients pour ensuite les dépouiller de leurs biens. Seulement cette fois, elle n’interviendrait pas. Elle les laissa faire fis de leur arnaque et se retrouva donc seule dans une grande allée de Velport. Helioss, son aigle vint alors se poser sur son bras tentant de consoler sa maîtresse, chose complètement inutile, il la savait sans cœur mais tendait à espérer le contraire, qu’un jour, elle réagirait…
En cette belle soirée, il lui restait un peu d’argent, elle ne savait encore quelle destination choisir mais elle trouverait certainement ici matière à avoir un nouveau contrat, peut-être pas très licite, mais cela lui importait peu. De ses yeux perçants, l’animal scrutait les environs. Sa position de femme dans une ville mal famée restait dangereuse bien qu’il n’avait pas peur pour elle mais préférait toujours veiller au grain, sait-on jamais. Le son de ses pas était inaudible lorsque soudain, elle entendit un cri. Certainement un malheureux que l’on venait d’achever, elle ne désirait croiser sa route, c’est pourquoi elle bifurqua dans une rue perpendiculaire à la grande avenue qu’elle parcourait. Tandis qu’elle passait l’angle, elle se cogna à une silhouette se maudissant déjà intérieurement de ne pas avoir entendu ses pas…L’avait-elle renversé ou l’individu chercherait-il réparation en combat ? Occupée à se frotter la tête où elle avait cogné contre l’inconnu, il ou elle devait être plus grand qu’elle. S’excuser ? Jamais. A la place, elle dit d’un ton agacé :
« Vous pourriez regarder où vous mettez les pieds. C’est pas parce qu’il fait nuit qu’il faut foncer dans tout ce qui bouge. »
Sauf que la fautive dans l’histoire, c’était elle.