Ce truc ? La maison d'un magicien ? Elle ressemble à une cabane de gobelin ! Je ne sais pas si j'étais plutôt déçu ou consterné. Plus on se rapprochait de la « maison » et plus elle semblait pitoyable. Mais quel genre de magicien était-ce ? Fou, oui. Ça je le savais déjà, mais là c'était carrément le cran au-dessus.
J'étais tellement dépité que je préférai ne rien dire. Même quand le magicien ouvrit la soi-disante porte, avec un bruit de bois qui craquent, je me contentais de regarder en l'air et de soupirer. Dans son dos, évidemment, je suis asse bien élever pour ne pas lui montrer mon désaccord. De face, je lui fit un petit sourire, quand il nous souhaita la bienvenue.

Si l'extérieur de la maison ne ressemblait à rien, l'intérieur quant-à lui ressemblait vraiment à une maison de magicien. Il y avait du bordel magique de partout. Des trucs lumineux, des gros trucs, des tout petits machins, plein de papiers et pleins de poussières. J'avançais dans le bordel, en me demandant à quoi servait ceci ou cela.

Du thé ?
- Avec plaisir. Un thé me fera le plus grand bien.

Je m'apprétais à m'asseoir dans un fauteuil. Après une aussi longue marche, ça aurait était très agréable. Malheureusement, Tullia activa un petit dragon mécanique qui se mit à bouger et reversa la table. Il bougeait comme un vrai dragon alors que ces membres étaient fait de métal.
Dans ce genre de situation, j'ai une préférence pour la fuite, mais ici, c'était hors de question, le dragon bloquer le passage. Et puis, fuir devant une toute petite bête …
- Rassurez-moi, magicien, ce dragon ne crache pas de feu ?

A demi caché derrière le fauteuil, je n'avais pas l'air d'en mener large, mais pour une fois, je n'étais pas le seul à avoir l'air ridicule. Ça fait plaisir.
Le dragon commença à ouvrir la bouche. Je lui lançais le premier truc que j'avais sous la main à la figure pour lui faire fermer la gueule. Pas question de finir rôti-vivant dans cette veille bicoque. Le petit dragon mécanique n'eut pas l'air d'apprécier. Il poussa un cri et sauta sur une armoire en griffant le bois pour s'y accrocher. Il avait l'air de chercher comment nous sauter à la gorges.

Si, ce dragon mécanique peut cracher du  feu. Et s'il le faisait ici et maintenant, ce serait un énorme catastrophe. Les parchemins allaient bruler, des objets enchantés fondre et d'autres s'activer … et pas forcément dans l'objectif pour lequel ils ont été programmé.
Il fallait l'empêcher de cracher, mais avant que le magicien ai pu ouvrir la bouche, Saël lui avait jeté un objet à la figure. Bien ! … Attendez, c'était l'orbe rouge ?! Il ne l'a pas cassé au moins !
Le magicien prit un petit bout de bois informe qui traînait derrière lui, avec cet objet magique il pu déplacer à distance un parchemin qui se trouvait derrière le dragon. Il le fit se déplacer au niveau du sol, pour que le dragon ne le voit pas. Le temps que le parchemin arrive jusqu'à la main de Dédaléos lui sembla une éternité, pourtant il n'y avait que quelques mètres.
Pendant ce temps le dragon se préparer à sauter sur les elfes, est-ce qu'il en visait un en particuliers ? Impossible à dire pour l'instant.
Enfin, il pu attraper le parchemin, il se jeta pratiquement dessus et l'ouvrit d'un seul mouvement.
Le dragon sauta.
- Ṩẚɧṣhῑḁᴟ !!!!!!!

En plein vol, le Dragon fit un bruit étrange et strident. Ce n'était pas un cri ça venait du cœur de la mécanique. Puis ce fut comme si quelque chose à l'intérieur du métal du dragon se recroquevilla et le petit dragon tomba au sol, comme une masse, coupé dans son élan.
- Ouf !! Veillez à ne plus activer d'élément magique, je vous prit.

Dédaléos replaça le parchemin là où il l'avait prit, en se déplaçant cette fois. Le petit bout de bois, il le reposa sur un morceau d'étagère où il restait une petite place, un peu au hasard. Quant au dragon … Le magicien l'observa un moment. Il était étalé bizarrement sur une chaise. Il va falloir le pousser de là sans le toucher.
- Est-ce que vous avez des gants bien épais ?

- Je n'ai pas de gants non plus.

Je m'approchais du dragon éteint, mais en faisant bien attention de ne pas le toucher. Ce serait vraiment dommage.
- Le reposer à sa place va être difficile, si l'on ne peut pas le toucher. Vous n'auriez pas un truc magique pour le faire ?

Mince, il allait falloir encore attendre avant de boire un verre. Je commençais à avoir soif.
Dédaléos, ayant entendu que nous n'avons pas de gants, parti fouiller dans un truc et en ressorti un truc. Je regardais ce que c'était encore d'un air suspicieux. Était-ce encore un truc magique et dangereux ? Non, c'était un morceau de tissu tout pourri. Avec ça on allait pouvoir attraper le dragon de métal et le remettre à sa place.
- On s'y met à 3 ?

…
Pétard ! Mais c'est qu'il est lourd ! C'était la galère de le remettre à sa place dans ce tout petit espace. Surtout à plusieurs dessus. Je me cognais aux étagères, je fis tomber quelques babioles au sol. J'espère qu'elles ne vont pas s'activer !!

- Oui ! On s'y met à 3 ! On sera pas trop de 3 pour remettre cet automate à sa place.

…
Le dragon fut remis à sa place tant bien que mal. Après quoi je proposais à mes invités de s'asseoir pendant que je remettais les objets tombés au sol en place. Et enfin nous pûmes prendre le thé.

Nous voici reparti dans notre mission principale : chercher un objet qui puisse aider les serpent géant à se mettre à l'abri.
- Je pense que nous avons plus de chance de trouver ce que nous cherchons sur cette étagère. Il n'y a rien de danjereux ici, du moment que vous ne lisez pas les parchemins à voix haute.

C'était une grande étagère, la partie du bas était composée de tiroir, celle du haut, de casier débordant de livre et de parchemin. Dédaléos commença par les casiers du haut.
Sur ce premier parchemin, il y avait une étude des pierres et de comment elle réagissait à la magie. Une étude sur des petits échantillons seulement, à grande échelle, les rochers ne réagissaient pas pareil. Les petits cailloux sont bien plus imprévisibles que les gros. Bref, c'était pas ce qu'on cherchais.
Sur le second parchemin, c'était un schéma technique pour créer une boule de lumière.  Aucune utilité dans notre cas.
Après, il y avait un livre, « La magie dans l'artisanat Elfique ». C'est pas ce qu'on cherches nom plus. « La magie explosive », pas ça. « Prévoir la météo », pas ça. « les travaux d'Altus Barber », non plus.

…

Je ne m'étais pas rendu compte de l'ampleur de la tâche qui nous attendait. Chercher un objet pouvant être utile dans la baraque d'un magicien, c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Rien que la première étagère qu'il nous désigna était recouverte d'un bordel infâme.
On ne savait pas vraiment ce qu'on cherchait et je n'avais pas la moindre idée de ce à quoi pouvait bien servir tous ces objets autour de nous.
J'ouvris un des tiroirs de l'étagère au hasard et je tombais sur pleins d'objet étrange. Un truc informe rouge, un bracelet en or avec des symboles étranges, une pierre qui changeait de couleur et tout un tas d'autre truc. Comment savoir ce qui pouvait être intéressant alors que je n'osais même pas toucher les objets.
Je refermais le tiroir. Je devrais plutôt regarder les livres, on risque rien en touchant un livre. Je regardais les livres en face de moi, il y avait « Les golems d'argile », C'est quoi un golem ?, « Comment former un Smalock », était-ce seulement écrit en langue commune ?, « Histoire perdu du peuple elfique ». Je sortais ce dernier volume de l'étagère. Ce n'était pas ce qu'on cherchait mais ça m'intéressait.
En tirant le livre, les parchemins posés dessus bougèrent et l'un d'eux tomba au sol. Je le prit d'une main, de l'autre je tenais toujours le livre. J'essayais de le remettre à sa place, mais je n'y arrivais pas. Je posais alors le livre sur le côté et regardais le parchemin, je l'ouvris : « formule pour champs de force ». Je le refermais et je me tournais vers Tullia et Dédaléos :
- Je crois que j'ai trouvé quelque chose qui peut nous intéresser.

Dédaléos continua de regarder les livres et les parchemins jusqu'à ce que Tullia prenne la parole. Cette carte ? Le magicien prit la carte et la regarda de plus près.
- Cette vielle carte, je l'ai trouvé dans une bibliothèque en ruine. Elle était avec un livre qui tombait littéralement en poussière. La carte marque un lieu de perturbation magique. À l'époque du livre, il y a eu pendant une bonne dizaine de jours des perturbations magiques. Les magiciens de l'époque pensaient que ça venait de là. Je n'ai rien trouvé d'étrange là-bas.
Je crois que c'est le parchemin le moins utile que j'ai dans toute ma maison, si vous le voulez, je vous le donne. Prenez-le !

C'est là que Saël prit la parole. Je demandais quel parchemin c'était.
- Hum. Il faut beaucoup d'énergie magique et d'entrainement pour faire un champ de force suffisamment grand pour un serpent géant. D'autant plus que la formule est très longue. Longue au point qu'on pourrait se faire avaler par le serpent géant avant de l'avoir fini. Bref, pour que ce parchemin nous aide à remettre les serpent géant à leur place, il faudrait que je le lance le sort pendant que des gens me protègent et ce pour chaque serpent un par un. Hum. C'est encore trop long. Il faudrait que l'on puisse aussi traquer et savoir où se trouve chaque serpent géant. Mettons donc ce parchemin de côté, en association avec un autre élément, il pourra peut-être être utile.

Dédaléos recommença à chercher dans l'étagère, encore et encore.
- Vous trouvez quelque chose ?

Au bout de la recherche, après un temps qui semblait une éternité, nous nous retrouvâmes face à un petit tas d'objet magique. Il y avait le livre que j'avais mis de côté, il fallait que j'en demande plus à son sujet au magicien. Il y avait aussi le parchemin de champs de force, une pierre de télékinésie, une couronne de vision des auras, une longue vue (je crois bien que c'était le seul objet non-magique du lot), une bague à préparer le thé, un parchemin de création de couverture noire, une baguette de soin, un parchemin pour transformer les gens en taupes géantes, d'autres choses dont j'avais oublié la fonction et aussi le bracelet que Tullia avait vu et dont j'avais pas compris à quoi il servait.

Le magicien ne s'était pas trompé, rien ici ne pouvait régler facilement le soucis des serpents géants. Et, en même temps, tant mieux, parce que je ne voulais pas le régler.
Je regardais tous ces objets en me demandant pourquoi les magiciens inventaient des trucs aussi loufoques.
- Ça a vraiment été long. Et au final pour pas grand-chose … à moins que j'ai raté une étape, on ne pourra rien tirer de tout ça. (Je me demandais si ça soulageait Tullia ou pas). Qu'allons-nous faire maintenant ? Dis-je en commençant à feuilleter le livre sur lequel j'avais des vues depuis tout à l'heure.

Dédaléos répondit à la question de Tullia :
- Cette gemme ... Elle brille plus ou moins en fonction de la magie qu'elle capte autour d'elle. Elle change de couleur selon le type de magie présent autour et brille plus ou moins selon la puissance de la magie.

Donc rien de plus normal que la gemme change de couleur en permanence ici, au milieu de tous ces objets magiques.

... (Plus tard) …

- Vous avez bien suivi, Sir Saël. Je crois que je ne peux rien faire pour les serpent géant. Et même si j'arrivais à bricoler une formule, ce serait bien trop tard. Il ne reste qu'à espérer que les serpents retrouvent naturellement leur caverne.
- Je crois que je ne peux plus rien pour vous.

Je n'avais pas vraiment de réponse à ma question. Visiblement, Tullia allait décider de partir. Et moi ?  Je n'avais rien à faire. J'en revenais à mon objectif de base : accomplir une quête pour regagner ma noblesse perdue.
Ce livre pourrait peut-être m'aider … En tout cas il était très intéressant, ce livre. J'ai de l'instruction, et pourtant, ce livre m'apprenait un tas de choses dont je n'avais jamais entendu parler. Je cherchais à savoir de quelle année datait le livre, mais ce n'était pas indiqué. Le nom de l'auteur ne me disait rien, le nom des autres personnes cités dans le livre non plus. Ce qui voulait dire que ce livre datait de plusieurs générations, il datait d'un millénaire au moins, sans doute plus. Ce livre était un trésor national.
Après avoir lu quelques pages, j'étais certain qu'il me fallait ce livre.

J'avais déjà osé demander beaucoup de choses dans ma vie, surtout depuis ma chute dans l'échelle sociale, mais jamais quelque chose d'aussi important. Et je dois dire que j'appréhendais le moment.

- Dites, Monsieur Dédaléos … Qu'est-ce que vous faites de toutes ces choses que vous accumulez chez vous ?


Et après, … Qu'est-ce que je ferais une fois le livre en ma possession ? Est-ce que je continue à accompagner Tullia ? Je ne sais pas ce qu'elle va faire ensuite. Et est-ce que ça m'intéressait ? Je ferai p'être mieux de chercher une quête ? Non, je crois que je devrais d'abord lire ce livre et en chercher plus. Je voulais savoir à quel point ce livre était authentique et voir tout ce que je pouvais en tirer. Il fallait donc que je me retourne dans la Forêt Blanche. À condition que l'obtienne ce livre.

- Prenez-le Dame Tullia. Je vous le donne.
La fée me salua et je la saluais en retour.
- De rien, c'est tout naturel.
Le magicien sourit à la fée. Et avant de la raccompagner à la sortie, il prit un petit objet au fond d'une étagère, on aurait dit un dodécaèdre creusé dans de l'os et sculpté comme de la dentelle, un objet permettant une plus grande concentration et aidant uniquement pour un seul sort magique. Un objet nommé justement : « L'adieu à un ami ».
- Dame Tullia, Savez-vous où vous voulez aller maintenant ? Je peux vous raccourcir le trajet si vous voulez ?

…

Saël ne semblait pas encore prêt à partir. Il lisait encore le même livre que tout à l'heure.
- Hé bien … J'accumule beaucoup. J'accumule surtout. Je retire les objets magiques des mains qui ne savent pas s'en servir. Je mets de côtés les objets dangereux chez moi (vous l'avez vu). Je suis loin d'utiliser tout ce que j'ai.
Le magicien regardais le livre que Saël avait prit.
- Ce livre appartenait à un de mes confrères, un magiciens que j'ai rencontré il y a longtemps. C'était un grand magicien. À sa mort, entre plusieurs magiciens, nous nous sommes partagé ses possessions magiques. Je vois qu'il vous plait bien. Si vous voulez, prenez-le. Vous n'aurez pas mauvaises surprise avec. Ce livre possède simplement la propriété de ne pas pouvoir être usé par le temps. Il reste sensible à l'eau et au feu toutefois.

Dédaléos écouta la fée.
- Alors, je vais vous déposer là-bas. Ce fut un réel plaisir de vous rencontrer. Je vous souhaite réussite et prospérité.

Le magicien attendu que Saël salut Tullia avant de lancer son sort. C'était un sort très compliqué et un peu long qui prit au moins 30 secondes. Et durant ses 30 secondes le magicien ne reprit pas son souffle alors qu'il énonçait son sort à voix haute.

Pendant qu'il parlait, des sortes de fils d'une étrange matière brillante entourèrent la fée jusqu'à former une sorte de cocon. Le cocon. On voyait toujours Tullia entre le quadrillage de fils. Jusqu'au moment où elle commença à devenir transparente, puis disparu. Et au moment où elle disparut Les fils du cocon se resserrèrent sur eux-mêmes avant de tomber au sol avec la légèreté de morceaux de tissus. Et une fois au sol, le cocon disparu en devenant de plus en plus transparent.

Je saluais la fée en faisant une courbette, autant qu'il était possible d'en faire une en restant assit.
- Faites attention à vous aussi. Bien que je ne sache pas ce qui pourrait vous arriver avec un garde du corps comme Karleï.

Je ne relevais pas l'ironie dans ses propos. De toute façon, qu'aurai-je pu dire ? Je n'allais pas me fâcher maintenant. Et puis, elle n'avait pas tort.
Même si je savais que c'était un puissant magicien, le sort que lança Dédaléos me laissa stupéfait. C'était impressionnant et beau. Surtout beau, bien plus beau que le sort qui lui avait fait changer les montagnes. Et au moins ce sort-là été sans danger. J'en restais sans voix pendant une bonne minute.

...
- C'est vrai ? Je peux prendre ce livre ? Je crois bien que j'avais les yeux qui brillaient. Merci infiniment Mage Dédaléos, Dis-je cette fois en me levant pour faire une référence.

Je tenais ce livre avec encore plus de précaution que si c'était un enfant.
Ce fut enfin le moment de faire mes adieux à Dédaléos. Je lui demandais de me déposer à la frontière nord de la forêt elfique.

[hors-rp : Je crois qu'on peut arrêter là. ^^]